Essas páginas do Sistema de política positiva permitem claramente diálogos com todas as teorias epistemológicas contemporâneas, sem dever nada a nenhuma delas, quer sejam das Ciências Naturais, quer sejam das Ciências Humanas. Entretanto, o que se conhece como "epistemologia comtiana" reduz-se apenas aos dois primeiros capítulos do Sistema de filosofia positiva (também conhecidos como duas primeiras lições do Curso de filosofia positiva). Repito duas observações feitas em outros momentos: essa ignorância não é acidental e nem o Sistema de política é produto de "delírio". Basta ler os trechos abaixo para comprovar-se isso.
* * *
“La sagesse
vulgaire a toujours reconnu qu’il n’existe point de règle sans exception; mais,
en même temps, la raison philosophique n’a cessé d’aspirer à des régles
invariables. Ces deux appréciations, qui semblent incompatibles, sont pourtant
également saines, en se plaçant au point de vue convenable. Leur conciliation
naturelle résulte toujours de la distinction précédent, entre les lois
abstraites ou simples et les lois concrètes ou composées. Celles-ci ne peuvent
êtres que particulières, tandis que les autres comportent une pleine
généralité, qui constitue leur vrai mérite. Tous les divers éléments de chaque
existence sont respectivement assujettis à d’invariables lois, communes aux
êtres quelconques où se retrouve le même événement. Au fond, c’est en cela que
consiste surtout l’ordre naturel, dont la vraie notion, nullement déductive,
résume toujours les inductions correspondantes, assitées des analogies
convenables. Si les lois élémentaires d’où résulte n’étaient pas entièrement
générales, nos prévisions rationnelles ne comporteraient aucune sécurité. Mais
cette indispensable généralité, seule source d’une précieuse cohérence, ne
s’obtient jamais que d’après une abstraction qui altère plus ou moins la
réalité de nos conceptions théoriques. Les événements ne pouvant s’étudier que
dans des êtres, il faut, en effet, écarter les circonstances propres à chaque
cas pour y saisir la loi commune. C’est ainsi, par exemple, que nous
ignorerions encore les lois dynamiques de la pesanteur, si nous n’avions pas
fait d’abord abstraction de la résistance et de l’agitation des milieux. Même
envers les moindres phénomènes, nous sommes donc obligés de décomposer pour
abstraire avant de pouvoir obtenir cette réduction de la varieté à la constance
que poursuivent toujours nos saines méditations. Or ces simplifications
préalables, sans lesquelles la vraie science n’existerait jamais, exigent
partout des restitutions correspondantes, quand il s’agit de prévisions
réelles. Ce passage de l’abstration au concret constitue la principale
difficulté des applications positives, et la source nécessaire des restrictions
finales que comportent toutes les indications théoriques. Alors surgissent
d’énormes déceptions, comme celles que le tir effectif des projectiles présente
aux orgueilleux calculs des purs géomètres. Voilà d’où provient, dans la vie
pratique, l’alternative habituelle des meilleurs esprits théoriques entre
l’hésitation et la méprise. C’est l’un des motifs essentiels de leur inaptitude
notoire aux affaires temporelles.
L’entière
généralité est donc incompatible avec une parfaite réalité. Notre vraie régime
logique exige que ces deux conditions également indispensables soient d’abord
séparées convenablement pour être ensuite sagement combinées. Toute notre
conduite normale institue ainsi un hereux concours final entre le dogmatisme et
l’empirisme, qui seraient également incapables de la diriger isolément, l’un
par illusion, l’autre par imprévoyence. Des lois purement empiriques ne
conviendraient qu’aux cas qui les auraient fournis, et elles y constitueraient
une stérile érudition, très-différent de la vraie science. Quelque complètes
qu’elles fussent, la diversité nécessaire des circonstances concrètes
empêcherait d’en déduire de nouvelles prévisions, où réside toute l’efficacité
de nos spéculations positives. Mais, à son tour, le pur dogmatisme abstrait ne
nous serait pas moins funeste, quoique d’une autre manière. L’entière
généralité et la liaison parfaite de ses conceptions ne se rapporteraient qu’à
une stérile existence ascétique. Dans la vie réelle, ses présompteuses prévisions
nous exposeraient sans cesse aux plus graves aberrations.
Cette
conciliation normale entre le dogmatisme et l’empirisme était incompatible avec
la nature absolue du théologisme, sous lequel ces deux marches coexistèrent
forcément, mais sans aucune harmonie. La source divine des préceptes théoriques
ne comportait pas d’exceptions, et l’indivisibilité des notions pratiques
interdisait toute généralisation réelle. Ce conflit logique, propre à notre
enfance mentale, reste encore très-sensible envers les sujets, surtout moraux
et politiques, où cette enfance à dû persister davantage. On y flotte souvent
entre l’évidente nécessité pratique qui impose des exceptions et l’impérieuse
exigence théorique qui prescrit l’inflexibilité : en sorte que les règles
de conduite y deviennent presque toujours ou impraticables par sévérité ou
impuissantes par concession.
Il en sera
tout autrement sous le régime positif, comme l’indiquent déjà les cas préliminaires
où il a pu être partiellement ébauché. La nature tourjours realtive du nouveau
dogmatisme le rend aisément conciliable avec un empirisme qui, de son côté, s’est
élevé. D’une part, on écarte la vaine recherche des causes ; de l’autre,
on ne se borne plus à la stérile étude des faits. Le génie théorique et le génie
pratique se sentent également appelés à découvrir les lois, c’est-à-dire les
relations, seules conformes à nos moyens réels et aussi à nos vrais besoins. Ils
ne diffèrent plus qu’en ce que le premier cherche les lois générales de chaque
classe d’événements possibles et le second les lois spéciales de chaque être
existant. Mais cette distinction se réduit, au fond, à une simples division
fondamentale, à la fois spontanée et systématique, de l’ensemble du travail
humain, dont la nature et le but sont partout les mêmes. Car, nous n’étudions
les événements qu’afin d’améliorer les êtres. Notre providence ne peut devenir
rationnelle que par une suffisante prévision, qui exige des lois générales. Or
cette généralité suppose toujours la décomposition préalable des existences particulières
en phénomènes universels, seuls susceptibles de règles invariables. C’est ainsi
que la saine constitution logique repose sur la distinction générale entre l’étude
abstraite et l’étude concrète.
Voilà
comment la religion finale consacre et discipline à la fois le dogmatisme et l’empirisme,
par leur concours continu à l’harmonie du Grand-Être. Tous deux ont également
participé à sa conception fondamentale ; car toute induction réelle est
empirique dans sa source et dogmatique dans son terme. Quelque éminent que soit
enfim devenu l’esprit positif, il ne doit jamais oublier qu’il émana partout de
l’activité pratique, substituant graduellement l’étude des lois à celles des
causes. Le principe universel de l’invariabilité des relations naturelles, sur
lequel repose toute notre rationalité, est une acquisition essentiellement
empirique. Au lieu d’être inspirée par le dogmatisme primitif, il lui était
directement contraire, ce qui explique assez sa formation lente et graduelle,
qui n’est complète que depuis la récente fondation de la sociologie. Mais, d’un
autre côté, la science abstraite pouvait seule fournir la première conception générale
de l’Humanité. Le plus tendre empirisme s’arrête à la considération de la
famille, et s’élève très-difficilement à celle de la Patrie, même fort
restreinte d’abord. Quelque réel que soit le nouvel Être-Suprême, sa nature
collective exige beaucoup d’abstractions préalables. Pour comprendre dignement
cette immense et éternelle existence, l’appréciation, seule directe, de ses
nombreux éléments, simultanés et successifs, doit d’abord être purifiée de tous
leurs conflits partiels.
Cette éminente
difficulté, que exige aujourd’hui un concours familier entre le sentiment et
la raison, ne constitue que le plus haut degré de celle qu’offre partout l’abstraction
théorique indispensable à la généralité de nos conceptions positives. Dans
toute la hiérarchie scientifique, la pensée abstraite diffère davantage de la
pensée concrète et s’en sépare plus péniblement, à mesure que les phénomènes
deviennent moins généraux et plus dépendants. Cette difficulté augmente
tellement qu’il serait bientôt impossible de la surmonter assez par l’étude
isolée des effets correspondants. Mais leur propre dépendance envers les phénomènes
antérieurs fournit naturellement une précieuse assistance théorique, sans
laquelle on ne pourrait distinguer suffisamment entre les circonstances à écarter
et celles à conserver. C’est seulement ainsi qu’on parvient, envers les plus éminents
sujets, à constituer des abstractions tout ainsi positives que celles dont les
spéculations mathématiques comportent si aisément la formation. Il s’agit
partout d’éviter à la fois les entités nominales et les réalités entièrement
isolées. Or, cela n’est presque jamais possible qu’autant que les déductions
antérieures viennent convenablement assister les inductions directes. Leur sage
concours permet enfin de discerner, au milieu des circonstances accesoires ou
indifférentes, le principal phénomène, qui devient alors la base d’une saine
abstraction” (Comte, Systéme de politique
positive, v. I, p. 425-430).
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